Page 9 - Revue ARLEQUIN
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          ...La revue des Ar stes de Pau...

     POEME ILLUSTRE

            La Poésie

Elle m'accompagne souvent ce e porteuse d'images qu'est la poésie,
lorsqu'elle se fait Muse pour inspirer chez moi les rêves
dont quelques fois j'abuse,
en se glissant de la lumière à mes yeux
pour embellir les silences aujourd'hui alourdis
des désirances qu'elle cerne de bleu.
Poésie de chagrin ou d'un passé lointain
qui m'use et s'amuse de l'intérêt que je porte aux desseins déposés en sillons
sur les lignes d'une main,
nichée sur un corps amoindri où se modèle le des n.
Poésie, compagne sourde et profonde
qui m'inonde jour et nuit,
vision vagabonde qui m'éblouit
lorsque le tonnerre gronde sur un monde qui sévit,
un monde qui s'éparse entre son rêve et la réalité qu'il voudrait monnayer.
Poésie de beauté capable de m'émerveiller,
d'émouvoir chaque coin du miroir qui semble se feutrer
et s'habiller de noir les soirs de spleen ou de cafard.
Poésie mouvance ou poésie cap ve,
émergence sonnante qui trébuche sur les mots,
enchanteurs ou ceux qui calomnient les serments de ma vie.
Poésie qui enfante du plaisir et s'enivre de lui,
rythmée par les chants et les danses de tous les pays que j'ai conquis
en souriant à celle ou à celui qui comme moi s'en sont épris.
Poésie que je mul plie,
abécédaire de ma vie,
familière et si par culière qu'elle me parle comme je lui parle,
de nature et de pierre, d'animaux et de mes congénères,
de plantes et d'humains qui me charment de belles manières
ou m'entourent de dédain.
Poésie, que je veux bien nommée,
celle qui dure pour la postérité,
poésie bien aimée qui s'exhibe sur les sen ers,
sur la scène où brillent les strass, où se forment les strates de l'humanité ...
toi qui me vêts... C'est à toi que je m'en remets !

                                                          Samie LOUVE
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